Le dermographe ou machine à tatouer, un instrument fascinant

Le 10/12/2013 | Mis à jour le 06/10/2015

Depuis sa création, il y a à peine deux siècles, le dermographe est en évolution permanente.

 

Pour introduire les pigments de couleurs sous la peau chaque peuple a sa technique.

 

Deux vecteurs communs à l’ensemble de ces techniques : l’irréversibilité de l’acte et le ressenti du tatoué.

 

Dans le pacifique, le tatouage s’effectue à l’aide d'un «râteau» aux dents constituées d’aiguilles ou de pointes d’os. Il est posé sur la peau et frappé avec une sorte de maillet. Au Japon, c’est une série de baguettes munies d’un faisceau d’aiguille qui est utilisée. Pour tatouer, les Inuits utilisaient un fil enduit de noir de fumée et une aiguille pour « coudre » le motif voulu.

 

Les pigments provenaient soit de suie, de charbon de bois réduit en poudre, d’os calcinés, de suc de plantes, du henné, du khôl, de l’indigo, de safran, ou de poudre d’antimoine.



En 1891, Samuel O’Reilly invente la machine à tatouer électrique révolutionnant l’art du tatouage.

 

 

Les colorants industriels indélébiles font leurs premières apparitions. On entre alors dans l’ère du tatouage moderne.

Il y a 2 sortes de machines à tatouer, qui se différencient par leur fonctionnement.

 

Les machines à tatouer à bobines

 

Elles fonctionnent grâce à un système d’électro-aimants permettant de générer un mouvement continu de bas en haut à une masselotte sur laquelle est fixé un faisceau constitué d’un nombre plus ou moins important d’aiguilles. Le faisceau d’aiguilles est monté sur un axe à débattement qui monte et descend. Avec ses multiples réglages elle est la préférée des tatoueurs qui peuvent l’adapter à leurs besoins: vitesse d’exécution, tracé, ombrage, remplissage….

 

 

Les machines à tatouer rotatives

 

Elles ont la spécificité d’être montée sur un axe rotatif et d’être actionnée par un moteur. Elles offrent moins de possibilités de réglages mais sont nettement plus silencieuses et elles sont de plus en plus performantes. Après avoir été accueillies froidement par la communauté des tatoueurs, elles trouvent de plus en plus d'adeptes.

 

 

Le va et vient du dermographe

 

Le principe de fonctionnement d’une machine à tatouer est ce mouvement de va et vient qui fait monter et descendre des aiguilles qui entrent par effraction dans la peau et y déposent de l’encre. On peut la comparer à une machine à coudre dont la mise en fonction se fait aussi via une pédale.

 

Son poids avoisine les 500 grammes toute équipée et elle fonctionne sur un courant continu de 6 à 12 volts pour une vitesse de 80 à 180 battements/seconde. Cette rapidité permet une plus grande précision ainsi qu’une plus grande vitesse d’exécution.

 

On peut y adapter de 3 à 45 aiguilles (montées sur tige). Les élastiques servent à maintenir le faisceau d'aiguilles plaqué contre la buse, pour éviter le débattement latéral. Car la tige n'est reliée à la machine à tatouer que par le téton de la masselotte.



Un tatoueur utilise généralement plusieurs machines à tatouer

 

  • 1 traceuse  : puissante et rapide
  • ombreuse : plus souple et plus lente
  • 1 remplisseuse : plus puissante (+ d’aiguilles à entraîner) et rapidité variable.

 



Le concept de ces machines à tatouer est toujours le même ce qui diffère c’est le choix des éléments qui les constituent : masselotte, condensateur, bobines, ressorts (avant/arrière), ainsi que les paramètres de réglage. Tous ces paramètres permettent de multiples combinaisons de réglage que chacun peaufine selon sa façon de travailler.