MATTEO PASQUALIN - CHAUDESAIGUES AWARD 2013

Le 15/07/2015 | Mis à jour le 26/11/2015 Salons : Avignon, Chaudes-AiguesTatoueurs : Stéphane Chaudesaigues, Steven Chaudesaigues

MATTEO PASQUALIN, UN UNIVERS EN NOIR ET GRIS RÉCOMPENSÉ PAR LE CHAUDESAIGUES AWARD

C’est lui le grand vainqueur du Chaudesaigues Award 2013 : Matteo Pasqualin est reparti de la convention de Naples avec le Cœur des Marguerites, se distinguant par la qualité de son œuvre presque intégralement noir et grise, par sa gentillesse et par sa modestie.

 

Modestie et créativité sont les deux maîtres mots du travail de Matteo Pasqualin. À presque quarante ans, le natif de Venise a déjà une belle carrière derrière lui : la preuve puisqu’il vient d’empocher le Chaudesaigues Award, ce trophée imaginé par Stéphane Chaudesaigues pour récompenser le parcours d’un artiste d’exception, et non pas une seule de ses réalisations. Voilà de quoi nous donner envie de l’évoquer, ce parcours.

 

ANNÉES DE PLOMB ET PEINTURE À L’HUILE

L’aventure commence en 1974 pour Matteo Pasqualin. Années de plomb et crise industrielle dans le Nord de l’Italie. Une ambiance oppressante de laquelle Matteo s’échappe comme il le peut, et surtout par le dessin.

 

Dès l’enfance, il prend plaisir à représenter le monde extérieur à l’aide de ses crayons ou bien de ses fusains. C’est un univers 100% noir et blanc qu’il développe, lui qui, pour le moment, ne parle pas de noir et gris.

 

Au tournant des années 1990, Matteo enchaîne les petits boulots : électricien de formation, il pointe à l’usine, pendant six ans. Pas du genre à s’en plaindre. Mais son plaisir à lui se situe ailleurs et, sitôt terminée l’office, il s’en retourne à ses travaux sur toiles. Car Matteo, en plus du fusain, apprend en autodidacte la peinture à l’huile. Et se frotte aussi au tatouage.

 

PÉGASE EN PRÉCURSEUR

Le tatouage, en Vénétie, ne représente pas une économie florissante : début 1996, il n’existe guère qu’un seul studio proposant ses services. Par défi et sans réfléchir, Matteo s’y rend avec quelques amis. Il choisit le motif de son premier tatouage : un Pégase. Pas de fascination. Mais, autour de lui, il sent un bouillonnement. La demande est exponentielle : Matteo sait dessiner, pourquoi ne pas mettre ce savoir à profit ? Il se procure un petit kit, se forme sur le tas et tatoue des amis contre (petite) rémunération. L’un de ceux-ci est justement employé par le studio où Matteo s’est fait tatouer. Échange de bons procédés : cela commence par quelques tuyaux, puis, assez rapidement, Matteo se fait embaucher directement dans l’atelier. Il quitte l’usine. Sa carrière est lancée.

 

LES ORIGINES D’UN STYLE

Deux ans plus tard, Matteo s’installe à son compte. Il fonde Matteo’s Tattoo dans la ville de Porto Viro. C’est une ville étudiante, accueillant  beaucoup d’alternatifs : Matteo compte sur cette population pour pouvoir s’aventurer dans des domaines plus excitants que les simples petite pièces de flash. Une intuition payante. Deux ans plus tard, à nouveau, il déménage dans dans un plus grand local, qu’il nomme The Inkers.

 

Parallèlement, dans la scène émergente du tatouage transalpin, Matteo se fait un nom. Ce sont les conventions qui lui permettront d’exprimer la plénitude de son style. Les prix ne tarderont pas à arriver à Rome, à Londres ou à Milan. Il échange avec les tatoueurs de sa génération, ne tarit pas d’éloge sur le travail de Carlos Torres ou de Dmitriy Samohin dont les réalisations l’inspirent et le poussent à se dépasser. Et très vite, Matteo se distingue par son style. Fasciné par l’image en noir et blanc, il prend plaisir à reproduire les scènes dans leurs moindres détails, fignoler pendant des heures ses compositions. Pour lui, c’est une question d’équilibre. Avec son jeu sur les contrastes en noir et gris, il dispose d’une impressionnante palette de tons qui font la richesse et la beauté de ses réalisations. Il demande aux clients qui le visitent de lui fournir des photos très détaillées et contrastées du motif qu’ils voudraient se faire encrer ou de l’univers visuel dans lequel ils le placent. Ce jeu d’allers-retours entre la photographie et l’image dessinée est l’un des traits remarquables du travail de Matteo Pasqualin.

 

Cette belle carrière a éveillé l’intérêt des jurys du Chaudesaigues Award (Alex de Pase, Shane O'Neill, Nikko Hurtado et Mike Devries) qui lui ont attribué lors de la convention de Naples 2013 le Cœur des marguerites, pour l’ensemble de son parcours.

 

MATTEO PASQUALIN, BIENTÔT EN FRANCE POUR LE FESTIVAL INTERNATIONAL DU TATOUAGE DE CHAUDES-AIGUES

Matteo Pasqualin fera le déplacement jusqu’à Chaudes-Aigues, dans le Cantal, pour le Festival International du Tatouage organisé par le Stéphane du même nom (Chaudesaigues) les 5, 6 et 7 juillet prochains.

 

Vous pouvez réserver un créneau pour vous faire tatouer par Matteo à cette occasion sur le site de l’événement : mais attention, les places s’arrachent.

https://www.youtube.com/watch?v=fmC82ybU4n8

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