GRAPHICADERME SOUTIENT UNE RECONNAISSANCE PLUS JUSTE DU STATUT DU TATOUEUR

Le 21/02/2015 | Mis à jour le 26/11/2015 Salon : ParisTatoueur : Stéphane Chaudesaigues

Le Mondial du Tatouage vient de s’achever, avec le mérite d’avoir attiré sur le tattoo, les lumières des projecteurs. L’euphorie passée, l’équipe Graphicaderme ne peut s’empêcher de cultiver un regret quant au silence radio observé durant la rencontre, sur le statut du tatoueur.

 

LA QUESTION EST-ELLE SI DÉRANGEANTE ? LE DÉBAT TABOU, HONTEUX POUR LA PROFESSION ? CHEZ GRAPHICADERME, NOUS NE SOMMES PAS DE CET AVIS – BIEN AU CONTRAIRE.

 

De notre côté, nous aurions aimé voir mentionné le code 9609Z. Quatre chiffres et une lettre qui ne parlent pas beaucoup au tatoué novice, mais bien plus évocatrices pour les professionnels du tattoo. Ce code, c’est la catégorie professionnelle dans laquelle l’INSEE a jugé bon de ranger les tatoueurs et les pierceurs de France. Une catégorie que l’on partage avec les astrologues, les employés des agences de rencontre ou encore les généalogistes : autant de professions qui n’ont aucun point commun avec la nôtre.

 

A travers l’association Tatouage & Partage, qu’il préside, le fondateur de Graphicaderme Stéphane Chaudesaigues milite pour une reconnaissance plus pertinente, plus juste, du métier de tatoueur.

 

SI LE SILENCE A ÉTÉ FAIT SUR LE STATUT DU TATOUEUR, C’EST AUSSI ET SÛREMENT PARCE QUE LA PROFESSION EST DIVISÉE SUR UN POINT : CELUI, TRÈS ÉPINEUX, DU STATUT D’ARTISTE POUR LE TATOUEUR.

 

« Tous les tatoueurs sont des artistes, honte à ceux qui osent prétendre le contraire », entend-t-on scander depuis quelques mois. Eh bien chez Graphicaderme, nous n’avons pas peur d’affirmer que nous faisons partie de ce groupe supposément honteux arguant l’inverse.

 

LA DÉMONSTRATION TIENT EN UNE SEULE ET SIMPLISSIME QUESTION : QU’EST-CE QU’UN TATOUAGE ARTISTIQUE ? RÉPONSE : C’EST UN TATOUAGE RÉALISÉ À PARTIR D’UNE ŒUVRE ORIGINALE DE CRÉATION, DESSIN OU PEINTURE, EFFECTUÉ À LA MAIN. POINT.

 

Que dire, alors, des nombreux tatoueurs en France reproduisant scorpions, étoiles, plumes et autres cœurs que leur client aura choisis dans l’un des nombreux catalogues mis à disposition dans les studios de tatouage ? Ceux-là sont des tatoueurs : ils tatouent, ils vivent du tatouage et paient leurs impôts. Mais leur rôle n’est-il pas plus proche de celui d’un prestataire de service que d’un véritable artiste ? Pour nous, cela ne fait aucun doute.

 

Ce n’est pas dénigrer la profession que d’effectuer un tel constat, mais bien l’inverse. Chez Graphicaderme, notre staff oscille constamment entre création purement artistique et simple reproduction. Nous n’en demeurons pas moins des tatoueurs, et des tatoueurs méritant une reconnaissance autrement plus nette que celle dont nous gratifie l’Etat.

 

MAIS POUR QU’IL Y AIT RECONNAISSANCE, IL FAUT QU’IL Y AIT FORMATION – L’UN NE VA PAS SANS L’AUTRE. POUR CETTE RAISON, L’ÉQUIPE GRAPHICADERME SOUTIENT LA REVENDICATION AU STATUT D’ARTISAN D’ART.

 

L’artisan d’art est un statut reconnu par l’Etat et dont jouissent d’ores-et-déjà plus de 120 métiers : les joailliers, les sculpteurs sur bois ou sur pierre, les couturiers ou encore les orfèvres. Ces professions sont inscrites au répertoire de l’Institut des métiers. L’exercice de chacun d’eux est réservé au titulaire d’un diplôme généralement obtenu en 2 ou 3 ans ; libre à chaque métier de définir la formation qu’il juge la plus appropriée, de l’alternance en apprentissage à la formation professionnelle adulte avec, s’il le juge nécessaire, un système d’unité de valeurs et de la VAE.

 

Graphicaderme n’est pas contre l’apprentissage du métier chez le tatoueur professionnel, tout au contraire : nous sommes très attachés à l’aura du « maître ». Mais nous ne pouvons que militer pour une formation qualifiante et diplômante dans une école d’Etat, pour une reconnaissance gouvernementale digne de ce nom. Le but : permettre aux générations futures de tatoueuses et tatoueurs de se prévaloir des risques intrinsèques à la profession, hygiène et normes en rigueur au premier rang.

 

NOTRE ENSEIGNE EST POUR LA RECONNAISSANCE DU STATUT D’ARTISTE POUR LE TATOUEUR MAIS, AVANT, POUR LA RECONNAISSANCE DU STATUT DE TATOUEUR TOUT COURT : NOTRE LUTTE VA SIMPLEMENT AU CAS GÉNÉRAL, AVANT LE CAS PARTICULIER.

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