Tatouage Magazine n°67 : Stéphane Chaudesaigues à Paris

Le 23/03/2014 | Mis à jour le 08/10/2015 Salons : Avignon, Chaudes-AiguesTatoueur : Stéphane Chaudesaigues

Mon père ce héros

« Des amis pensaient que j’allais me dégonfler, ils disaient que j’étais une chochotte, »raconte Francis, 22 ans. La tête dure, Francis n’est pas du genre à abandonner en chemin. Même s’il faut parfois faire quelques concessions et savoir se raisonner… Par exemple, quand il est affaire d’argent. Du projet initial qui devait portraiturer sur son corps toute la famille, père, mère, frère, sœurs… il n’en reste plus qu’un. « J’ai gardé la personne que j’aime le plus au monde. ». » Mon père est tout pour moi, c’est toute ma vie, je ferais tout pour lui. » L’idée du portait mûrie et financée, Francis fait le tour des studios du sud de la France et s’arrête à l’enseigne Graphicaderme d’Avignon. Il rencontre Stéphane Chaudesaigues qu’on lui a vivement recommandé et le rendez-vous est pris à l’atelier 168, dans son shop parisien.
 
 
C’est une habitude quand il le peut, le tatoueur invite le sujet à venir se faire photographier. « En le voyant, il a trouvé que mon père avait le regard froid et méchant, mais en réalité, il n’est pas du tout comme ça. Il était simplement surpris de se faire photographier, il n’aime pas ça ». Pour le coup, Denis est servi, une séance photo, un tatouage et une publication dans un magazine !
 

Portrait vivant

Les portraits renvoient souvent à des êtres chers disparus, aucun souci pour Francis. Pas plus lorsque Stéphane, plutôt que de le poser sur le torse à l’emplacement du cœur, lui propose l’avant-bras, une zone particulièrement indiquée à ce genre d’exercice. Trois heures plus tard, le résultat est là, à la hauteur des attentes de Francis. « De toute façon, j’étais prêt à aller loin pour faire ce tatouage, je voulais le meilleur. » Il ajoute pensif : « je crois que j’aurais eu une mauvaise réaction s’il m’avait loupé. »

Et sans doute une mauvaise surprise, Francis as-tu bien regardé la taille des biceps du patron ? Nerveux de nature, d’après lui, c’est apparemment de famille, son tatouage lui apporte une décontraction inattendue. « Quand je m’énerve, un peu facilement il faut bien le reconnaître, je le regarde. Je pense à mon père et à ce qu’il m’aurait conseillé pour résoudre un problème. Je me raisonne et ça me calme. »

Touché par la preuve d’amour de son fils, Denis prend régulièrement des nouvelles de son avant-bras. Dans son travail qui l’envoie régulièrement crapahuté dans la nature, Francis est particulièrement vigilant. Il ne s’agirait pas qu’une ronce vienne défigurer le paternel !

 

Famille je vous aime

Adepte du tatouage Noir & Blanc, « à l’ancienne », Francis ne compte s’arrêter en si bon chemin. La famille toujours en ligne de mire, têtu on vous dit, il réfléchit déjà au prochain. « Je pense faire le visage d’un de mes frères sur un corps de démon. Il est un peu immature et comme il fait encore plein de bêtises, je lui attribue un corps de démon ». Les copains, après s’être platement excusés devant sa détermination, prennent une autre petite leçon.

Aux futurs prétendants à l’encrage, Francis leur conseille de réfléchir çà des projets personnels. « Les jeunes ont des tatouages pour faire comme tout le monde, je ne vois pas l’intérêt d’avoir un tribal ou tout autre motif bateau. Ils n’ont pas de personnalité et leurs tatouages ne veulent rien dire. » Une force de caractère qui doit sans doute attendrir les filles et en particulier sa copine : « Elle n’en pense rien, parce que je n’ai pas de copine. J’espère que dans le magazine une fille ou deux me verront. »

Tiens, on n’a pas souvent l’occasion de faire le courrier des cœurs alors on ne va pas se gêner. Il cherche : une brune, tatoué ou pas, avec ou sans le portait de sa mère sur l’avant-bras. « Tant que ce n’est pas une gothique avec des têtes de mort partout, çà va ». Mesdemoiselles, à vos crayons, nous transmettrons ! Par contre sachez d’avance qu’il ne porte que les portraits de sa famille, comme preuve d’amour, il faudra vous attendre à autre chose. Le mot de la fin est pour Francis : « une dédicace : à Lolo, à mon papa, à ma famille, à juju. Je vous aime ».

 

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